Rwanda

Afrique

PIB / Habitant ($)
1 044,3 $
Population (en 2021)
13,5 Millions

Evaluation

Risque Pays
A4
Climat des affaires
A4
Précédemment
B increase
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources agricoles (thé, café, produits laitiers) et minérales (métaux, constituants du ciment)
  • Essor du tourisme d’affaires et développement de celui de loisirs
  • Base industrielle et financière en développement
  • Environnement des affaires comptant parmi les plus favorables du continent africain
  • Progrès significatifs en matière de gouvernance et stabilité politique relative

Points faibles

  • Agriculture exposée aux risques climatiques
  • Déficits jumeaux importants et dette publique élevée
  • Forte dépendance à l'égard des prix de l’énergie importée et de l'aide internationale
  • Le pays est enclavé et exposé aux tensions géopolitiques dans la région des Grands Lacs
  • Contrebande minérale, surtout en provenance de RDC
  • Pression démographique élevée, densité de population parmi les plus élevées d'Afrique

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

République démocratique du Congo
48%
Europe
8%
Chine
6%
Émirats arabes unis
6%
Royaume-Uni
4%

Import des biens en % du total

Chine 17 %
17%
Europe 10 %
10%
Inde 10 %
10%
Émirats arabes unis 9 %
9%
Kenya 8 %
8%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance robuste soutenue par l’investissement public

En 2023, la croissance est restée robuste, malgré de nombreux vents contraires. La baisse de la production agricole, en raison des importantes inondations survenues en mai 2023, a été largement compensée par la bonne performance des services (transport, tourisme) et de l’industrie, tirée par les activités liées au bâtiment. En 2024, la croissance devrait rester dynamique, principalement tirée par une hausse de la consommation privée et de l’investissement public et privé. Le recul marqué de l’inflation devrait réduire les pressions sur le pouvoir d’achat des ménages et ainsi augmenter les dépenses de consommation privée. La consommation publique progressera également, portée par l’augmentation des dépenses du gouvernement, liées aux élections législatives et présidentielles prévues en juillet 2024. De plus, avec le retour de l’inflation dans l’intervalle cible de la Banque nationale du Rwanda (entre 2% et 8%), l’Institution s’est montrée accommodante en abaissant son taux directeur en mai 2024 (de 50 points de base, à 7,0%), une décision qui pourrait stimuler l’investissement privé. Par ailleurs, le gouvernement poursuivra son plan stratégique de diversification à long terme avec son projet « Vision 2050 », qui repose essentiellement sur le développement du secteur privé, avec un accent mis sur l’amélioration du climat des affaires, soutenant ainsi l’investissement privé. L’investissement public sera également dynamique, notamment dans la construction, stimulée par la reconstruction post-inondations et les nombreux projets d’infrastructures, conformément à la Stratégie Nationale de Transformation (2017-2024). Ces projets comprennent l’élargissement de l’accès à l’électricité, avec des investissements en énergies vertes, traduisant ainsi la volonté du pays de réduire sa dépendance aux énergies fossiles (construction de réacteurs nucléaires), la réhabilitation du réseau routier, ainsi que la poursuite de la construction de l’aéroport international de Bugesera (fin prévue en 2026). De plus, l’investissement public dans le secteur manufacturier sera également important, s’inscrivant dans le cadre de l’initiative politique « Made in Rwanda » du gouvernement. Le secteur des services, moteur majeur de la croissance, devrait rester dynamique grâce l’investissement du gouvernement dans le tourisme d’affaires, le Rwanda devant accueillir plusieurs évènements en 2024, dont l’Energy Expo en novembre. Les exportations en volume devraient croitre, soutenues par des perspectives favorables dans le secteur minéral. En effet, le pays a signé, fin janvier, un accord avec le géant minier anglo-australien Rio Tinto pour l’exploration et l’exploitation du lithium, reflétant la volonté du pays de moderniser le secteur minier.

Des déficits jumeaux toujours très importants

L’assainissement budgétaire souhaité par le gouvernement restera limité durant les exercices fiscaux 23/24 et 24/25, en raison de la hausse des dépenses publiques liées à la reconstruction post-inondations et aux élections prévues en juillet 2024. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé une augmentation de 11,2% des dépenses pour l’exercice 24/25, par rapport au précédent. Si les dépenses publiques destinées à soutenir le pouvoir d’achat des ménages devraient progressivement se réduire avec l’inflation, celles concernant le plan de relance économique post-covid (Manufacture and Build to Recover Program, introduit en 2020) resteront élevées, alors que le programme a été prolongé jusqu’en 2025. Par ailleurs, les nombreux projets d’infrastructures (énergie, routes, santé), ainsi que les projets agricoles (augmentation de la productivité des cultures, renforcement de la résilience face au changement climatique) contribueront à maintenir un déficit particulièrement élevé. De plus, la réduction de celui-ci restera difficile en raison des dépenses récurrentes importantes, telles que l’imposante masse salariale du secteur public et les dépenses sécuritaires élevées, liées aux vives tensions avec la RDC. Les recettes publiques devraient progresser, portées par la hausse des exportations de produits agricoles et de minerais, ainsi que par une meilleure mobilisation des recettes. Le financement du déficit se fera par recours à l’emprunt auprès des partenaires officiels étrangers, comme le FMI (nouveau financement de 164,6 millions de dollars en mars 2024, dont 76,2 au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité et 88,4 au titre de la Facilité de crédit de confirmation), et aux émissions sur le marché intérieur. Bien que la dette publique continue d’augmenter, celle-ci restera soutenable du fait du caractère presque entièrement concessionnel de sa part extérieure (80% de la dette publique totale et détenue à 83% par des créanciers multi et bilatéraux) et de sa maturité moyenne longue (environ 14 ans).

Le lourd déficit du compte courant persistera en 2024, lié à la dépendance structurelle du pays à l’égard des importations de produits alimentaires et de carburant, ainsi que des biens d’équipement nécessaires au développement et à la reconstruction des infrastructures. Les recettes des exportations devraient progresser, en raison du maintien des prix mondiaux à un niveau élevé, même si la production agricole restera vulnérable aux risques météorologiques. L’excédent du compte des services devrait se confirmer grâce à une croissance soutenue des exportations de service, du tourisme et des événements internationaux à venir. Les flux d’IDE resteront importants grâce à un climat des affaires parmi les plus favorables d’Afrique, renforcé par le programme du FMI en vigueur jusqu’en décembre 2025. Le deficit courant sera donc financé par ces flux d’investissement, par des prêts concessionnels, y compris ceux du FMI, permettant ainsi de contenir les pressions sur les réserves de change qui resteront stables autour de 4 mois de couverture d’importations.

Une relative stabilité politique mais des tensions de voisinage importantes

A la tête du pays depuis 23 ans, le président Paul Kagamé a été réélu, en avril 2023, président de son parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais (FPR), obtenant près de 99% des voix. Par ailleurs, le Président a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de juillet 2024, et ce pour un quatrième mandat, ceci étant permis par des amendements constitutionnels passés. Régulièrement accusés de museler les dissidences (arrestations fréquentes des opposants au régime), Paul Kagamé et le FPR sont aussi crédités du retour à la paix civile et à la stabilité politique, ainsi que de la réduction du taux de pauvreté (43% en 2023 contre 75% en 2000). Leur domination sur l’espace politique ne devrait donc pas être remise en cause d’ici les législatives reportées en juillet 2024 (initialement prévues en septembre 2023) et la présidentielle, alors que le gouvernement a annoncé début 2023 la synchronisation des deux élections, afin de réduire les coûts et le temps consacrés aux scrutins.

Sur le plan extérieur, la loi britannique sur l’immigration, prévoyant l’envoi de certains demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda, a été abandonnée, début juillet, par le nouveau gouvernement de Keir Starmer. Le gouvernement rwandais a précisé que l'accord ne contenait aucune clause de remboursement, bien que le Royaume-Uni ait déjà versé 240 millions de livres sterling, sans qu’aucun demandeur d’asile n'ait été envoyé. Ces fonds, versés dans le cadre du Fonds de transformation et d’intégration économique (ETIF), ont déjà été utilisés pour couvrir les coûts opérationnels liés à l'arrivée prévue des migrants et pour construire des logements sociaux pour les Rwandais. Par ailleurs, la Chine intensifie son engagement envers le Rwanda, notamment dans les secteurs minier, agroalimentaire et de la construction. Sur le plan régional, alors que les relations avec la RDC s’étaient en partie normalisées, suite à la signature de trois accords de coopération bilatérale en juin 2021, les tensions ont ressurgi depuis mars 2022. La RDC accuse le Rwanda de fournir un soutien militaire au groupe de rebelles M23 à l’est de la RDC. De même, les relations entre le Burundi et le Rwanda devraient rester tendues : le Burundi a annoncé, en janvier 2024, fermer sa frontière, accusant le Rwanda d’héberger des rebelles opposés au régime burundais. 

Dernière mise à jour : juillet 2024

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