Namibie

Afrique

PIB / Habitant ($)
4 854,4 $
Population (en 2021)
2,6 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
A4
Précédemment
B
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources minérales abondantes (diamant, or, uranium, cuivre) et halieutiques
  • Perspectives de production d’hydrogène vert
  • Découverte de gisements offshore d’hydrocarbures
  • Potentiel touristique (12% du PIB en 2022)
  • Bonnes infrastructures de transport et longue façade océanique
  • Marché financier local développé
  • Environnement des affaires correct et démocratie stable depuis 1990
  • Dollar namibien ancré au rand

Points faibles

  • Dépendance au secteur minier (10% du PIB et 64% des recettes d’exportation en 2023), en particulier au diamant et à l’uranium
  • Dépendance à l’Afrique du Sud, notamment pour l’approvisionnement électrique (60% de ses besoins en énergie) et les échanges commerciaux
  • Secteur agricole (4% du PIB et 22% de l’emploi) exposé aux aléas climatiques
  • Chômage élevé (34%), notamment parmi les jeunes (48%), pauvreté (16%) et inégalités persistantes, tensions sur la propriété foncière, prévalence élevée du SIDA
  • La dette publique élevée limite la marge de manœuvre budgétaire
  • Dépendance aux recettes de l’Union Douanière d’Afrique Australe (SACU) constituées des droits de douane prélevés sur les importations de la SACU en provenance du reste du monde, et redistribuées aux États membres.
  • Pénurie de compétences locales pour dans le secteur minier et l’énergie
  • Corruption élevée (score de 49/100 selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International)

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Afrique du Sud
24%
Botswana
15%
Chine
10%
Zambie
6%
République démocratique du Congo
4%

Import des biens en % du total

Afrique du Sud 44 %
44%
Chine 11 %
11%
Europe 10 %
10%
Inde 5 %
5%
États-Unis d'Amérique 4 %
4%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

La demande de diamant retrouve des couleurs en 2025

En 2024, la Namibie subit une baisse de la demande mondiale de diamants, ce qui entrave son activité économique. Ce ralentissement est aggravé par la sécheresse qui nuit à l’agriculture (4% du PIB). L’extraction de l’uranium connaît également un ralentissement, malgré la hausse des prix, en raison de l’impact des interruptions d’approvisionnement en eau sur les activités de décapage. De plus, la performance économique atone des principaux partenaires commerciaux, comme l'Afrique du Sud et l'Europe, freine aussi la croissance, y compris à travers à travers le tourisme. Néanmoins, une baisse de l’inflation est observée en raison de la diminution des prix des importations d’énergie et des denrées alimentaires, aussi grâce à la stabilisation du rand sud-africain.

En 2025, on s’attend à un modeste rebond de l’économie, soutenu par une reprise des exportations de minerais, notamment de diamant et d’uranium, ainsi que par une augmentation des flux touristiques. La baisse probable des taux d’intérêt et des allègements fiscaux devraient stimuler la consommation privée. De plus, l'inflation devrait rester dans la fourchette cible de 3-6 % en 2025, reflétant la baisse de l'inflation en Afrique du Sud dont proviennent beaucoup de marchandises. De surcroît, le phénomène climatique de la Niña devrait amener plus d’eau, ce qui permettra d’augmenter les rendements agricoles et diminuer les tensions inflationnistes. D’autre part, l'investissement en capital fixe jouera également un rôle clé avec le développement des infrastructures et des énergies, à la suite de la découverte de gisements de pétrole offshore, mais aussi avec l’exploitation des énergies renouvelables (éolien et solaire) pour la production d'hydrogène vert, soutenue par des financements allemands, français et américains. En effet, l’Allemagne et la Namibie ont conclu un accord pour soutenir le « Green Hydrogen Namibia Programme ». Ce partenariat vise à développer des chaînes de valeur locales bénéficiant directement à la population, par exemple, en élaborant une stratégie nationale pour l’industrialisation verte. La Namibie cherche également à développer ses infrastructures de transport, notamment à travers le projet ferroviaire Trans-Kalahari, reliant la mine de charbon botswanaise de Mmamabula au port namibien de Walvis Bay. Ce projet, estimé à plus de 9 milliards de dollars, devrait débuter en janvier 2025. D’autre part, le sixième Plan national de développement, pour la période 2022/23 à 2026/27, vise à assurer la sécurité alimentaire et hydrique, renforcer le rôle du secteur privé dans l'économie, améliorer l'efficacité des institutions, et augmenter les capacités nationales de production d’énergie, tout en favorisant l'énergie renouvelable. Des améliorations sont aussi attendues dans l'environnement réglementaire, notamment la transparence dans l'attribution des contrats, les normes comptables améliorées pour les entreprises, et une numérisation accrue de l'administration fiscale et des douanes. Bien que des mécanismes renforcés de lutte contre la corruption soient également prévus, les avancées dans ce domaine pourraient être limitées en raison d’un manque de volonté politique, ce qui pourrait freiner les investissements en dehors du secteur minier.

Un allègement du poids de la dette publique

La Namibie, confrontée à une lourde dette publique, prévoit de rembourser, par anticipation, 500 millions de dollars sur un Eurobond de 750 millions de dollars échéant en octobre 2025 à partir d’un fonds d'amortissement, abondé par les recettes passées de la SACU. Cette décision, couplée à un excédent primaire (c-à-d hors intérêts), entraînera une nette réduction du poids de la dette publique rapporté au PIB. Pourtant, le plan budgétaire pour les exercices 2024 à 2026 prévoit une augmentation des dépenses d’investissement, en principe compensée par un resserrement des dépenses opérationnelles, le tout devant permettre de limiter le déficit à moins de 4 % du PIB. Mais, d’un autre côté, le gouvernement souhaite diminuer l’impôt sur les sociétés non minières de 32 % à 30 % et a doublé le seuil de l’impôt sur le revenu à 100 000 dollars namibiens. De plus, une augmentation de 5 % des salaires des fonctionnaires est prévue. En parallèle, une baisse des recettes de la SACU est anticipée à partir de 2025 en raison de la morosité de l’économie sud-africaine et de la chute des prix mondiaux des matières premières. Cette diminution des recettes, conjuguée à l'augmentation des dépenses, creusera le déficit public.

Concernant la balance courante, bien qu'elle devrait rester structurellement négative en 2025, son déficit devrait diminuer grâce à la baisse des prix des importations et à l'augmentation de la production et de la demande de minerais. Enfin, le dollar namibien devrait rester à parité avec le rand. Ce dernier pourrait se déprécier en raison de sa forte dépendance aux matières premières et de sa vulnérabilité aux conditions économiques mondiales défavorables.

La SWAPO toujours dominante, malgré une popularité en déclin

En février 2024, le président Hage Geingob, au pouvoir depuis 8 ans, est décédé. Nangolo Mbumba, son vice-président, a pris la présidence par intérim jusqu'en novembre 2024, date prévue des élections présidentielles et législatives. Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidate à la présidentielle de la SWAPO, le parti au pouvoir depuis l’indépendance (1990) est la favorite, malgré la baisse de popularité de son parti en raison du taux de chômage élevé, de la pauvreté et des inégalités persistantes. Le principal parti d’opposition, le Mouvement démocratique populaire (PDM), critique la corruption et l'incapacité du gouvernement à négocier de meilleurs accords avec les compagnies minières étrangères, ce qui devrait lui permettre de remporter quelques sièges supplémentaires. De plus, la réforme agraire demeure polarisante. Héritage colonial du Sud-Ouest Africain Allemand (1884-1915), la répartition inégale des terres persiste. Environ 70% des terres agricoles privées sont détenues par la minorité blanche représentant seulement 8% de la population (contre seulement 16% par la population noire). Le « Revised National Resettlement Policy 2018-2027 », qui prévoit une redistribution volontaire des terres suivant le principe "acheteur consentant, vendeur consentant", n'a pas progressé, car la demande est peu solvable et l’Etat n’y consacre que de faibles moyens financiers, malgré la demande de la population. Néanmoins, au moins à court terme, la domination de la SWAPO perdurera, assurant la continuité de sa politique modérée favorable aux investisseurs étrangers.

Le principal partenaire de la Namibie reste l'Afrique du Sud, partenariat réaffirmé lors du South Africa-Namibia Business Forum en octobre 2023. Les présidents des deux pays ont conclu plusieurs accords, portant sur l’hydrogène vert, les chaînes de valeur transfrontalières, l’encouragement de l’investissement dans les deux pays et un approfondissement de la coopération avec le secteur privé. Par ailleurs, les relations avec l'Union Européenne vont aussi se renforcer, alors que celle-ci souhaite diversifier ses sources d'énergie. La Namibie bénéficie d'un potentiel éolien, solaire et en hydrocarbures significatif. D’autre part, en 2021, les gouvernements allemand et namibien ont publié une déclaration conjointe relative à la colonisation allemande, notamment aux massacres et aux autres atrocités ayant suivi la révolte des populations Herero et Nama entre 1904 et 1908. Par cette déclaration, l’Allemagne reconnaît sa responsabilité morale et historique, présente ses excuses, et propose un programme de EUR 1,1 milliards sur 30 ans destiné au développement. Néanmoins, cette déclaration a été très rapidement contestée par les représentants des descendants des communautés affectées, appuyés par l’ONU, en raison de leur implication réduite dans les négociations et de l’absence de reconnaissance du crime de génocide et de l’obligation de réparations. Sous cette pression, le gouvernement namibien a demandé une renégociation toujours en cours.

Dernière mise à jour : juillet 2024

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